Si “contrôler les mobilités est un enjeu pour les États depuis leur création au XVIIe siècle, [...] le territoire, par essence, n'est pas muré” estime Amien Simonneau, maître de conférences à l'INALCO.
Pourtant, 60% de la population mondiale vit dans un pays partiellement emmuré, et entre 70 et 75 murs existent dans le monde, couvrant ainsi 40 000 des 250 000 kilomètres de frontières dans le monde.
Bien que les plus vieilles érections de murs frontaliers permettent de réfuter l’idée selon laquelle l’isolationnisme n’a jamais autant pesé sur les dynamiques géopolitiques mondiales, la commission Société Internationale de l’Institut Talleyrand a décidé de se pencher sur l’évolution d’un tel phénomène protectionniste.
Terrorisme, contrebande ou immigration illégale… la sécurité est le dénominateur commun de l’augmentation des constructions de murs. Au cours de sa campagne pour les présidentielles américaines de 2016, le candidat républicain Donald Trump avait réussi à fédérer une partie de son électorat conservateur autour d’un projet de “grande muraille de Trump”. Basant sa proposition sur un argumentaire discriminatoire virulent, le désormais ancien président des Etats-Unis estimait primordial de faire barrage aux “illégaux, aux délinquants, aux trafiquants, aux violeurs”. Si l’exemple n’est pas des moins grossiers, il n’en est pas pour autant plus superficiel.
En accord avec les lignes éditoriales que s’est fixées la commission Société Internationale (1/ transparence de l’information, 2/ historicisme, 3/ expression sociale dans le monde), la série d’articles à paraître vise à analyser la diversité des raisons conduisant à la construction de murs frontaliers, l’idée étant de mettre en lumière le fait que l’argument sécuritaire au service de telles érections n’est pas toujours soulevé au titre le plus vérifié.
Les conséquences sociales, économiques et géopolitiques de ces manœuvres seront également traitées, mettant ainsi à l’honneur les intérêts, les compétences et l’expertise des auteures mobilisées pour cette série éditoriale.
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